Dans son livre « Tout seul » Raymond Domenech relate son expérience à la tête de l’équipe de France dont l’Agence France Presse publie les bonnes feuilles.



Dans cet ouvrage à paraître mercredi, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France dit ce qu’il pense des joueurs et de leur comportement.
L’affaire Nicolas Anelka : Raymond Domenech donne sa version des faits au sujet de cette altercation survenue à la mi-temps du match France-Mexique, le 17 juin 2010. Les prétendus propos de Nicolas Anelka avait alors été rapportés par L’Equipe sous le titre équivoque : « Va te faire enculer, sale fils de pute ! ».
L’ancien sélectionneur se souvient avoir dit à Anelka : « J’avais demandé de la profondeur et toi Nico, sur le premier ballon, tu restes là sans bouger », se souvient-il.

Le joueur proteste. Selon Raymond DomenechPatrice Evra a alors essayé d’éteindre le feu qui couvait (…) Mais Anelka ne s’est pas calmé et a lancé : ‘Enculé, t’as qu’à la faire tout seul, ton équipe de merde ! J’arrête, moi…’ ».

« Je n’ai pas tout entendu. La fin de la phrase m’a échappé dans le brouhaha », précise l’ancien coach, ajoutant avoir « été moins choqué par l’insulte que par le tutoiement qui cassait une barrière, celle des fonctions, des âges, de la hiérarchie ». L’incident a provoqué une scission entre les joueurs et le coach. Nicolas Anelka a été renvoyé du groupe, et les Bleus ont fait grève en soutien au joueur exclu. « Anelka a tué le groupe (…). Au terme de ce naufrage, une image m’a réveillé un peu, écrit Raymond Domenech : Gallas et Anelka en train de rigoler après le match. Quelle inconscience. »
Un blâme pour Ribéry, la « diva », et pour Gourcuff, trop apathique

Ribéry : « Quand j’ai voulu le remercier, il m’a envoyé paître en retirant son bras : ‘Ne me touchez pas’ ! Tout Ribéry qu’il était, je l’aurais volontiers accroché au plafond », raconte-t-il. Des « attitudes de diva susceptible », néfastes pour le groupe, selon Domenech.
Domenech dit à Gourcuff : « Je t’ai donné les clés, à toi de jouer ! » et constate l’animosité persistante entre les coéquipiers. « Le pire à ce moment précis est le regard de Franck Ribéry: J’ai vu dans ses yeux la haine, le mépris ou la jalousie. Il ne l’aime pas, c’est certain. » Mais Domenech n’est pas tendre non plus avec le joueur de l’OL, qu’il accuse de vivre dans « son monde des Bisounours » : « J’avais envie de lui mettre des gifles avec son air de garçon candide, de pauvre petit malheureux à qui on veut du mal, reconnaît-il en juin 2010. Un meneur c’est un guerrier, pas un suiveur, réveille-toi Yoann. »
Florent Malouda, il « fait la gueule à chaque fois que je lui donne un conseil. Il est même arrivé à tacler Valbuena et Diaby sans raison (…) Je l’ai repris de volée devant tout le monde: « Si tu crois que fracasser tes potes réglera ton problème, casse-toi !’ Il n’a pas répondu, heureusement, sinon il prenait l’avion du retour. »
Bon point pour la génération Thuram, Zidane et Makelele
Avec Lilian Thuram : « Nous avons parlé de l’équipe et des jeunes bien sûr, [Thuram] a lâché: ‘Il y a des petits cons, entendez-moi bien, coach, des petits cons.’ » Ce même jour, « je l’ai remercié pour sa droiture et assuré de mon admiration et de mon respect », poursuit-il.
Enfin, il ne tarit pas d’éloges sur Claude Makelele, « un homme et un joueur comme tous les coachs en rêvent ». De plus, « personne n’a pu prendre la place de Zidane, patron aussi évident avec l’équipe que joueur exceptionnel sur le terrain », concède le coach. « L’autorité du leader s’avérait incontestable. » Ce qui facilitait sans doute la tâche du sélectionneur.




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