Un homonyme de Mohamed Merah, pris à parti sur Facebook par des internautes, raconte également vendredi à Ouest France son "lynchage" en ligne.



Mohamed Merah est l’auteur présumé des tueries de Montauban et Toulouse. Depuis mercredi, plusieurs Français souffrent de leur homonymie avec le suspect. Parmi eux, Mohamed Merah, 23 ans et d’origine algérienne, tout comme l’ancien ennemi public numéro 1. Le jeune homme parle d’un véritable « lynchage ».


« Un truc de fou, un truc de malade »

Mercredi 21 mars, 10 h. Les médias dévoilent l’identité de l’auteur présumé des tueries de Toulouse et Montauban. Mohamed Merah, 23 ans et d’origine algérienne, aurait tué les trois parachutistes, les trois enfants et l’enseignant juif du collège-lycée Ozar Hatorah.

Mercredi 21 mars, 10 h. Mohamed Merah, 23 ans et d’origine algérienne, dort tranquillement dans son lit. Sa mère le réveille, l’entraîne devant la télé. « Un truc de malade, un truc de fou » sont les premiers mots qui lui viennent. « Ma vie a basculé », confie-t-il. « Pendant trente heures, il a vécu retranché dans son appartement. Moi, je suis retranché dans mon lit ».

« Ma photo a circulé sur Facebook »

Depuis mercredi, une partie de la toile se déchaîne sur lui, parce qu’il porte le même nom que le tueur présumé.

« Ma photo a circulé dans des groupes sur Facebook, on dit que je lui ressemble comme deux gouttes d’eau. En plus j’ai le même âge, la même origine, donc c’est forcément moi », raconte le Lyonnais, qui pense porter plainte.

« Je me suis fait lyncher »

Le jeune homme a reçu des centaines de messages sur Facebook. « Je me suis fait lyncher », résume-t-il, froidement. Beaucoup d’insultes, de menaces, quelques appels à se rendre.

« J’ai aussi reçu des messages effrayants, comme cette gamine de douze ans qui me félicite d’avoir tué quatre juifs », raconte-il avec effroi.

« Ma chef a douté de moi »

Mohamed Merah travaille dans une boîte d’intérim à Lyon. Au moment des faits, il ne participait à aucune mission. « Ma chef m’a appelé pour savoir si j’étais à Toulouse, elle a douté de moi », rapporte-t-il.

Le jeune homme a dû se rendre sur son lieu de travail pour rassurer sa supérieure. « Déjà, m’appeler Mohamed, ça ne m’a pas bien servi dans le monde professionnel, alors là… », ajoute-t-il avec humour.




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